Voyage, Voyage,
Vincent Bonnal a longtemps rêvé de contrées lointaines.
Fils de vignerons, il s’est écarté du travail de la terre qui lui a longtemps semblé trop dur.
Un jour, ses racines l’ont rattrapé.
Alors après moult expériences étrangères enrichissantes (à Londres, au Chili et surtout en Chine), il décide de reprendre le domaine familial.
De sa jolie planque, nichée en plein cœur du Parc Naturel du Haut-Languedoc, notre homme des vignes fait valoir son pedigree et travaille celles-ci “en accompagnant la nature au lieu de la combattre”.
Un vigneron très nature
La biodynamie rayonne au milieu des nids d’oiseaux et des abeilles qui butinent. D’ailleurs Vincent se définit lui-même comme un éleveur de coccinelles bio depuis 2012… .
Le vignoble est enherbé, la végétation y est touffue, tout comme la particularité capillaire du maître des lieux, qui cajole ses terres comme un jardin.
Du haut de ses coteaux le protégeant de chaleurs écrasantes, ce faiseur de vins venus d’ailleurs nous régale de crus non corsetés et éclatants de fraîcheur.
Des quilles attachantes
Vincent balance des cuvées bourrées de peps, au mordant inattendu et secoue son terroir avec des jus irrésistibles de franchise.
Notre fougueux paysan s’occupe personnellement de ses 6 hectares à tout casser, de la taille à la vendange. Il observe, écoute et ose.
Il vit avec sa terre et déroule sans fausse note des pinards sanguins, taquins, euphorisants, sans élitisme, et qui collent la chair de poule.
Élu “Révélation de l’année 2015” par le Food Omnivore Book, Vincent descendra de ses sols caillouteux, muni de ses armes anti morosité, afin de venir épater les papilles lilloises.
Alors si vous voulez goûter bon, nature, sauvage et frais, si vous voulez un vigneron qui vous sorte le grand jeu, rendez-vous à la cave le samedi 26 mars 2006, entre 11h00 et 13h00, puis entre 14h30 et 19h00.
Voici les 3 références que vous pourrez déguster :
- “Luna Novéla” 2013 – Rouge (60% grenache, 20% merlot, 20% syrah)
Une proposition fruitée qui est à la fois juteuse et d’une grande buvabilité. Une succulente touche cacaotée rend particulièrement ensorcelant ce petit bijou. Bien gaulé, il se donne sans compromis et peut tout aussi bien faire des yeux de velours à un suprême de pintade fermière qu’à un appétissant croustillant de boudin noir.
- “Domaine de Pélissols” 2012 – Rouge (60% syrah, 40% merlot)
La chair est généreuse, doublée d’une belle carrure. La richesse alcoolique est équilibrée par une acidité de bon aloi, calée dans le cœur du vin. Un vin de gastronomie extra qui irriguera avec plaisir de beaux morceaux de viandes rouges.
- “Domaine de Pélissols” 2014 – Blanc (70% muscat, 30% chardonnay)
Un jardin d’agrumes et de fruits exotiques, puissant et équilibré, qui fait frais dans le dos. Plutôt corsé, je l’imagine faire des merveilles avec des gambas poêlées aux épices thaï, un filet de barbue aux girolles et épinards ou encore un délicieux Saint-nectaire.
Photos © Domaine de Pélissols