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Les vendanges du Charbonnay 2017

Les vendanges du Charbonnay 2017Les vendanges du Charbonnay 2017

Et oui, on vendange même dans le Pas-de-Calais!

Olivier Pucek et Henri Jamet produisent un vin blanc, le Charbonnay, dont les vignes se situent sur le terril n°9 de la fosse 2 bis à Haillicourt.

J’ai participé aux vendanges du millésime 2017 de ce cru remarquable.

Les vendanges du Charbonnay 2017A 90 mètres d’altitude la vue est à couper le souffle.

Le vignoble s’accroche au mont noir sur des pentes particulièrement raides.

Pas facile de descendre avec près de 20 kilos de raisins dans le dos!

Les 35 ares de chardonnay, plantés sur un improbable sol de schiste, bénéficient d’un microclimat exceptionnel.

Le temps est au beau fixe, tant dans le ciel que dans les cagettes : les raisins sont dorés et dans un état sanitaire époustouflant.

Et puis l’ambiance des vendanges made in Pas-de-Calais, quel plaisir!

Dans les rangs de vigne, les vendangeurs Les vendanges du Charbonnay 2017suent la bonne humeur.

Les vignerons avaient le regard qui pétillent toute la journée.

On les comprend si bien, ce Charbonnay 2017 promet grandement… .

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Patrice Colin – Coteaux du Vendômois

Un des plus anciens cépages de France

Patrice Colin - Coteaux du Vendômois
Je suis sur le point d’arriver à Thoré-la-Rochette, le fief de Patrice Colin.

Entouré par les champs de blé qui s’étendent à perte de vue, il est difficile d’imaginer qu’un vignoble puisse coexister avec ces vastes terres céréalières du Loir-et-Cher. Et pourtant… .

L’Appellation d’Origine Protégée Coteaux du Vendômois ne date que de 2000. Mais la culture de la vigne y est ancestrale.

Rattachée par son département à la Touraine, cette appellation se révèle néanmoins d’avantage saumuroise par ses traditions viticoles.

Côté vignes, le ligérien Chenin domine dans les vins blancs. Il peut être accompagné d’une minorité de Chardonnay (maximum 20% de l’assemblage).

Patrice Colin - Coteaux du Vendômois
Le chemin marque la différence entre l’aire d’appellation (à gauche occupée par la vigne) et l’aire hors appellation (à droite occupée par le champ de céréales).

Concernant le rosé, le gris d’Aunis, c’est tout naturellement le cépage roi du coin, le Pineau d’Aunis qui emporte la mise.

Celui-ci tient son nom du village d’Aunis situé près de Saumur. Variété de raisin endémique, on le cultive également sur les Coteaux du Loir (Sarthe), un peu en Touraine et en Anjou.

Son implantation remonterait au XIIIe siècle.

Tannique, pourvu d’une franche acidité et peu colorant, le Pineau d’Aunis est majoritaire dans les rouges et peut être assemblé avec des cépages accessoires : le Cabernet-Franc, le Pinot Noir et le Gamay.

Le fruit de 8 générations de vignerons

Patrice Colin - Coteaux du VendômoisLa polyculture régnait en maître sur le domaine Patrice Colin. Ça c’était jusque dans les années 80.

A cette époque, le père de Patrice pratiquait l’élevage, cultivait les céréales et la vigne.

La partie vin était prise en charge par un salarié. Celui-ci décidant un jour de quitter le domaine, Patrice est obligé de venir à la rescousse sur les terres familiales.

Il ne s’agit théoriquement que d’un remplacement temporaire.

Pourtant plus de 30 ans après, Patrice est toujours là !Patrice Colin - Coteaux du Vendômois

Il décide alors de transformer le vignoble.

Il veut le façonner à son image et selon ses idées.

Sous l’œil paternel dubitatif, le travail des sols est relancé, le désherbage proscrit, les tailles sont courtes et soignées.

Patrice décide de revenir aux fondamentaux afin de faire du bon vin de manière naturelle. Il travaille sans aucune correction, ni chaptalisation, ni adjonction de produits œnologiques.

Aujourd’hui son domaine compte 25 hectares entièrement cultivés, répartis sur Thoré-la-Rochette et Vendôme.

C’est un des rares, si ce n’est le seul de l’AOP, a être certifié en Agriculture Biologique.

Un terroir magnifique et confidentiel

La situation du vignoble thorésien évoque une presqu’île : il est entouré presque entièrement par la vallée du Loir.

Patrice Colin - Coteaux du VendômoisVéritable bouclier protecteur des vignes, la rivière dévie par sa présence les nuages qui arrivent de l’ouest. La pluviométrie est ainsi régulée et les épisodes grêleux évités.

Du haut de leur butte, les vignes culminent à 115 mètres d’altitude et bénéficient d’un mésoclimat au vent salvateur, favorisant le bon état sanitaire des raisins. Le sol est constitué d’argile à silex.

Les bois aux alentours apportent une belle biodiversité, si chère à Patrice. Le vigneron mène même un inventaire précis et minutieux des variétés de plantes se trouvant sur ses terres.
La seconde partie des terres de Patrice se situe à Vendôme sur la Patrice Colin - Coteaux du VendômoisPente des Coutis. Les vignes offrent un magnifique panorama sur la ville et sont plantées sur un sol calcaire, idéalement drainant.

L’admiration du vigneron pour la nature

Lorsque Patrice m’emmène voir son vignoble, il est assez aisé de différencier ses vignes de celles de ses voisins :

– La densité de plantation y est plus importante. Ceci afin d’obtenir de petites grappes et donc gagner en concentration.

Les sols sont vivants. A côté on trouve certains sols désherbés chimiquement, ayant des airs de planète Mars.

Patrice Colin - Coteaux du Vendômois
Quelle curiosité de voir ces champs céréaliers border, lécher les contours d’un vignoble

Les couloirs sont plus étroits, 1m20 de large versus 2m pour les autres vignerons. Ces derniers, qui sont dans la plupart des cas avant tout des céréaliers, doivent effectivement pouvoir faire passer leur tracteur destiné aux champs… .

Les rangs sont enherbés afin de réguler les conséquences de la pluviométrie. C’est l’herbe qui va boire l’eau et donc éviter à la vigne de produire de trop gros grains de raisin, indésirables pour un joli vin.

Ainsi Patrice souhaite mettre en concurrence la vigne avec son environnement, apporter de la diversité.

Patrice Colin - Coteaux du VendômoisPlus le sol est équilibré et riche, plus la plante qui pousse sur ce sol sera résistante.

Laisser pousser la flore permet également de nourrir les micro-organismes, d’enrichir, de décompacter et donc d’éviter l’érosion des sols.

La tonte est entreprise lorsque la flore est haute. Les vignes sont basses, il est donc important que la végétation ne monte pas trop afin que la photosynthèse puisse bien se faire.

La passion transpire des paroles de Patrice. On sent un attachement viscéral à ce fantastique patrimoine hérité de ses aïeuls, un enracinement profond dans sa terre familiale.

Ce vigneron semble comme investi d’une mission, celle de cultiver avec la conscience de son environnement. « Après tout on est pas sur terre que pour faire du business » glisse-t-il.

Patrice Colin - Coteaux du VendômoisPrivilégier l’expression du terroir

A la dégustation, les vins de Patrice sont reconnaissables par leur droiture, leur franchise et leur netteté.

2 rosés sont produits. La cuvée « Gris » est vinifiée en cuve inox afin de préserver la fraîcheur. Elle se caractérise par un nez typiquement épicé, une bouche tonique et acidulée.

« Gris de Bodin » 2015 est exactement réalisé de la même manière que « Gris ». Seule différence mais de taille : les raisins sont récoltés à partir de très vieilles vignes plantées en 1920 ! On y trouve d’avantage de complexité, de structure, de profondeur et de matière. La finale se révèle délicieusement saline. C’est un pur vin de gastronomie.

4 blancs sont ensuite au programme. « Pierre à feu » 2014 est un 100% chenin provenant d’un sol couvert de silex.
Une forte exposition permet « de récolter les raisins dorés comme des mirabelles ». Un vin léger, sec et ciselé, aux notes persistantes d’agrumes.Patrice Colin - Coteaux du Vendômois

« Vieilles Vignes » 2015 fait preuve d’une grande tension. D’énergiques saveurs de fruits du verger dominent et offrent un cru idéal pour accompagner un poisson en sauce ou un fromage de chèvre.

Tous les chenins mènent à Vendôme. « Pente des Coutis » a bénéficié d’une exposition plein sud et permet à ce grand cépage de délivrer un jus imposant et riche en fruit (coing, abricot).

« Le C » 2014 est à la fois l’unique vin monocépage chardonnay et la seule cuvée de Patrice élevée en fût de chêne neuf. Irrésistible sensation d’opulence et de gras.

 

Quelques jolis vins de garde

Concernant les rouges, le Pineau d’Aunis, le Pinot Noir et le Cabernet-Franc fraternisent afin de nous livrer un vin de copain à la fois rustique, gouleyant et épicé: « Pierre-François » 2014.

«Patrice Colin - Coteaux du Vendômois Emilien Colin » 2014 est issu de vignes plantées entre 1890 et 1920 ! Tout le travail sur ces vignes est réalisé à la main et au cheval, afin de ne pas brusquer ces vénérables et fragiles ceps. Équilibre et finesse sont les maîtres mots.

Également des vignes centenaires pour le robuste « Intuition » 2014, au jus dense et aux tanins affirmés. Encore très serré, il présente un potentiel de garde impressionnant.

Enfin ne surtout pas passer à côté des vins pétillants. « Perles Grises » (Pineau d’Aunis) chatouille les narines par son parfum de poivre et titille les papilles par sa nervosité. « Perles Rouges » propose un travail orignal du gamay, une bulle joyeuse et gourmande à souhait.

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Les Trois Petiotes

Les Trois Petiotes
Valérie dans son chai flambant neuf

Sentir la terre respirer…

Il n’y a pas que le silence qui règne sur les vignes du Domaine Les Trois Petiotes. Il y a la nature aussi.

Aigrettes de pissenlits, crucifères verdoyants, herbes mouvantes et taupinières grasses parsèment un sol moelleux. Ce sont les preuves de la vie qui est encouragée sur ce micro vignoble de l’appellation Côtes-de-Bourg.

C’est en avril 2016 que je suis parti à la rencontre de Valérie Godelu.  Cette néo-vigneronne fait partie de ces femmes et de ces hommes de la vigne qui ont tout plaqué pour vivre leur passion du vin.

Les Trois Petiotes
Malbec de 40 ans, Merlot de 35 ans et Cabernet-Franc de 30 ans

Cette ancienne commerciale est originaire de Lorraine et maman de 3 filles.

En 2008, c’est à Tauriac qu’elle décide avec son mari Denis de poser ses valises et de s’enraciner sur ce plateau du Sud-Bourgeais.

Petits rendements et vins vivants

Un pacte avec Dame nature a été signé.

Les Trois Petiotes
Sols vivants et rendements en moyenne de 11hl/ha

Sur ses 3 hectares à tout casser, Valérie mène un travail méticuleux, admirable de maîtrise, dont la flamme est le précieux carburant.

Dans une quête inlassable du beau et du bon, pesticide et fongicide ont été bannis, afin de proposer de véritables petits bijoux. La propriété est certifiée en agriculture biologique.

Selon Valérie, son vin est “une aventure familiale et artisanale guidée par la volonté de transmettre gourmandise et plaisir.” Elle souhaite que son approche permette à ses vins de refléter et de pleinement exprimer l’effet millésime.P1120105

Cette passion rayonne dans les paroles de la vigneronne lorsqu’elle s’exprime sur son métier.

Il y a de la précision dans le choix des mots de Valérie, une sincère envie de partager son amour du travail bien fait dans les vignes.

Les Trois Petiotes
Préparation de tisane pour les vignes

Manque juste la tétine au bout de la bouteille

Les Trois Petiotes c’est aussi 3 parcelles pour 3 cépages différents.

Le malbec possède sur ce terroir le soyeux du côt ligérien. Le merlot délivre une sensation compotée irrésistible. Enfin le cabernet-franc offre un jus droit, propre et élégant.

Côté vins, on est loin du tumulte des crus bodybuildés, qui en mettent plein la vue ou plutôt plein le palais.

Les Trois Petiotes
La cuvée d’assemblage Les Trois Petiotes 2012 : Merlot 50%, Malbec 35% et Cabernet-Franc 15%

Chez Valérie le bois est absent et le fruit est préservé. Les tanins sont fins et duveteux, le style est appétant et goûtu.

Et quelle fraîcheur ! Quel allant dans ses jus espiègles qui ont été tant cajolés et qui le lui rendent si bien : tendresse et buvabilité génialissime.

 

 

 

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Les vins naturels reviennent au galop

Château Lestignac - Vin naturel
Oeuvre de Camille et Mathias Marquet, un rouge en provenance de Sigoulès, pays de Bergerac, réalisé à partir de merlot. Aucun soufre ajouté.

“Contient des sulfites”.

Vous avez certainement déjà remarqué cette mention, régulièrement présente sur les étiquettes de bouteilles de vin.

Le sulfite, SO2 pour les intimes, est tout simplement un agent de conservation.

Antioxydant et antiseptique, il permet à la fois de protéger de l’air le raisin vendangé, d’éliminer les bactéries indésirables, de nettoyer le matériel vinicole, de mieux maîtriser la fermentation ou encore de stabiliser le vin à la mise en bouteille.

Bref, vous l’aurez compris, le dioxyde de soufre est très pratique. Il est difficile de s’en passer et peut-être appliqué à toutes les étapes de la fabrication d’un vin.

To be sulfites or not to be

Si au bout de seulement deux ou trois verres de vin bus, un horrible mal de tête vous atteint, cela signifie deux choses.

Premièrement, le vin que vous êtes en train d’ingérer contient une forte dose d’anhydride sulfureux.

Deuxièmement, vous êtes sensibles et donc réagissez à ces fameux sulfites.

Ce qui est également mon cas, car j’y suis allergique.

D’où mon attention toute particulière à sélectionner des vins le moins possible pourvus en soufre.

Outre cet effet secondaire indésirable, le SO2 utilisé en quantité déraisonnable, a aussi le défaut de gommer la personnalité d’un vin.

Il peut également donner de mauvaises odeurs. Comme celle de l’œuf pourri, typique du soufre.

Il est tout à fait possible de réaliser un vin avec une quantité anecdotique de sulfites. A condition que les raisins soient soigneusement produits et vendangés, que le chai soit irréprochable de propreté et les vins biens protégés de l’oxygène.

Domaine André et Mireille Tissot - Les Vins d'AurélienLe naturel revient au galop

Quelques vignerons, affranchis des prescriptions de l’agro-industrie, aussi rares que courageux, réalisent des cuvées sans soufre ajouté.

On parle alors de vins naturels.

Certes cette expression reste quelque peu imprécise, car elle n’est soumise à aucune réglementation.

Elle a cependant le mérite de défendre un choix philosophique, qui offre une vision authentiquement artisanale et humaine du vin.

Ceci en réaction et en contraste avec un pan de l’agriculture, défiguré par le productivisme des années 70 et 80.

Pour mériter communément ce qualificatif, les raisins doivent être issus d’une agriculture biologique, vendangés manuellement et vinifiés sans aucune intervention technique pouvant altérer la vie bactérienne du vin. Tout au plus peut-on tolérer une micro dose de SO2.

Un vin naturel se veut ainsi le fruit d’une création personnelle, celle de femmes et d’hommes, qui participent à la richesse et à la diversité du vignoble.

Des vins d’auteur

Le vigneron qui s’efforce de garder le caractère vivant de son vin, offre ainsi au dégustateur un vin unique, empli de personnalité, sans artifice, ni enrobage.

Je vous recommande chaleureusement ces crus anticonformistes, en vue de dégustations surprenantes, pleines de fraîcheur et de franchise, de pureté et d’un fruité éclatant.

Eyes Wine Shut - Vin naturelFaites cependant très attention au choix de votre vin naturel !

Certains peuvent en effet être loupés ou avoir mal été conservés. Ils évoquent alors de désagréables odeurs de poulailler ou de mauvais cidre.

Comment servir un vin naturel ?

Donnez-leur de l’air !

La carafe vous sera pour cela très utile, voire indispensable.

N’hésitez donc pas à carafer ce type de vin (parfois de nombreuses heures avant), afin de libérer leur expressivité aromatique et leur potentiel gustatif. Certains d’entre eux peuvent avoir un grand besoin de se “dégourdir les jambes” à la sortie de la bouteille.

Une  aération prolongée permet également d’enlever un excès de gaz carbonique. Celui-ci pouvant rendre votre vin perlant, c’est à dire très légèrement effervescent, il est donc intéressant de s’en débarrasser en oxygénant le nectar.

En parlant de nectars, si vous souhaitez connaître mes vins naturels coups de cœur du moment, cliquez ici !

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La Biodynamie cultive son mystère

La biodynamie cultive son mystèreL’inventeur de la biodynamie se nomme Rudolf Steiner.

Cet agronome et philosophe autrichien aimait à s’opposer aux “matérialistes” de son époque, tout en privilégiant le lien entre “l’Homme et les mondes spirituels”.

C’est en 1924 que ce penseur spiritualiste, lors d’une conférence devant la paysannerie polonaise, propose une forme d’agriculture biologique, dont les principes reposent sur la compréhension et le respect des cycles naturels et planétaires.

Les mystères entourant cette méthode d’agriculture n’ont cessé depuis de fasciner. Maintes fois contestée, moquée et vilipendée, cette théorie souvent considérée comme occulte, n’a cessé depuis d’attiser les griefs les plus divers contre elle.

Pourtant elle est de plus en plus sollicitéeLa biodynamie cultive son mystère

Qu’est-ce qu’un vin biodynamique ?

La méthode de travail de la biodynamie consiste non pas à combattre les ennemis de la vigne (ce qui est le fondement même de l’agriculture dite conventionnelle, qui utilise pesticides, fongicides et autres produits chimiques), mais à renforcer sa résistance.

Il s’agit de “dynamiser” le vignoble et son environnement, d’intensifier les échanges entre eux, de recréer un équilibre et de restaurer la vie. C’est ainsi que les raisins retranscriront au mieux le terroir, et reflèteront le plus fidèlement son expression.

“Dynamiser” la plante et son milieu de vie consiste à projeter à très petites doses des préparations réalisées à base de produits naturels, issus de matières végétales, animales et minérales (coquille d’œuf, bouse, silice de corne, ortie, écorce de chêne,…).

Ces étranges concoctions sont ensuite diluées dans de l’eau, laquelle est brassé rythmiquement, donc “dynamisée”, puis pulvérisée sur les vignes, selon un cycle très précis (prise en compte des saisons, du soleil, de la lune).

Il s’agit également de privilégier le travail du sol par des labours et des griffages, mais aussi de renoncer à toute productivité forcenée qui briserait l’équilibre de l’ensemble.

 La biodynamie cultive son mystère

Bon et alors, ça marche ou pas ?

A vrai dire, la qualité des vins issus d’une agriculture biodynamique est sujette à de nombreux débats.

Selon certains vignerons qui depuis des années étaient en agriculture conventionnelle et qui sont passés à cette méthode, les sols de leurs domaines présenteraient des qualités biologiques considérablement plus intéressantes qu’auparavant.

D’avantage de matière organique, d’activités microbiennes et de verres de terre entraîneraient ainsi une meilleure structure du sol, une aération de celui-ci bonifiée, un enracinement plus profond, ainsi qu’une perméabilité et un drainage perfectionnés.

Or tout ceci est parfait pour obtenir des grains de raisins petits et concentrés, indispensables à la réalisation d’un grand vin.

Cependant, si la biodynamie, d’un point de vue empirique, convainc de plus en plus et se trouve être à l’origine de vins magnifiques (comme de vins très médiocres d’ailleurs), il n’existe pas vraiment d’étude scientifique prouvant son efficacité absolue.

Il faut dire que le spiritualisme et l’ésotérisme qui entourent cette méthode aux fondements complexes, a le don de déranger chercheurs et esprits rationnels.

La biodynamie cultive son mystère

A l’origine de vins magnifiques

Du point de vue de la qualité des vins, difficile également de dresser un bilan sur l’efficacité biodynamique: on y trouve des vins splendides mais aussi des vins sordides. Le constat peut-être le même pour les autres types d’agriculture.

Cependant il est un fait incontestable que de plus en plus de domaines prestigieux font appel aux préceptes de Steiner.

Parmi eux de très grands noms, et des vins non moins merveilleux, tels que le Domaine de la Romanée-Conti, le Domaine Leroy, Didier Dagueneau, le Domaine Huet, le Domaine Vacheron, la Coulée de Serrant, Zind-Humbrecht, Marcel Deiss, le Domaine André et Mireille Tissot ou encore Marce Lapierre.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme“, écrivait Rabelais, grand amateur de vin devant l’éternel.

Dans les années 70, la viticulture a “bénéficié” des progrès techniques, des produits chimiques, de la mécanisation et du productivisme.

L’ère du vignoble industriel est en marche, ses excès avec, la qualité étant souvent sacrifiée sur l’autel de la quantité.

D’où l’ambition d’un nombre croissant de vignerons d’avoir de moins en moins recours à ces méthodes, de se recentrer d’avantage sur la nature et donc de se servir des idées de l’agronome autrichien. Ces dernières datent du siècle dernier, mais elles n’ont pourtant jamais été autant d’actualité.

Les Vins d'Aurélien - La biodynamie