A l’occasion de la nouvelle édition du Festival Séries Mania qui se déroulera du 18 au 25 mars à Lille, on a eu envie de faire un petit tour d’horizon du lien, parfois étroit, entre les séries télés et le vin. Si il y a eu du changement, autant dire que les clichés ont tout de même la vie dure.
Beuveries mondaines
Dans les séries, comme dans la vraie vie, boire n’est pas seulement une affaire de goût. Personnalité, statut social, le choix de sa boisson de prédilection (et de son volume d’absorption!) en dit parfois long sur un personnage.
A commencer par une des doyennes des alcooliques télévisées, Sue Ellen Ewing de Dallas, dont la consommation de vin, bourbon, gin… plus qu’excessive campe le personnage. Femme de pouvoir, mondaine mais aussi fragile et désespérée, son rapport à l’alcool scelle son destin tragique de manière récurrente.
Bien des années plus tard, c’est Bree Van de Kamp de Desperate Housewives qui remettra au goût du jour le ressort de l’alcoolisme « chic » et desoeuvré, entre marqueur social et fuite en avant… verre de Chardonnay après verre de Chardonnay.
Autant dire que de ces séries, le vin et l’alcool en général est presque un personnage à part entière, mais qu’il n’a pas le beau rôle !
Rouge ou blanc ? Question de tempérament …ou de sexisme
En tant que caviste, on a plutôt l’habitude que l’on nous demande d’associer un vin avec un plat, moins avec un personnage de fiction.
Pourtant, en y regardant bien, vous verrez sûrement que :
– si votre personnage est une femme, elle boira principalement du vin, à moins d’être plus excentrique et branchée, alors se portera vers un cocktail comme Carrie de Sex and the City et son fameux Cosmopolitan !
– si elle est une femme de pouvoir, sa préférence ira clairement vers des rouges capiteux, servi dans des verres de la taille d’un ballon de foot tenu à pleine main, façon Olivia Pope de Scandal ou dans une coupe en étain façon Cersei Lannister de Game of Thrones, (la série où l’on a pas peur de lever le coude)
– si elle est un peu plus fragile comme la Carrie (Mathison) de Homeland, elle fera bien souvent descendre ses pilules à base de vin blanc. Quant à Penny de Big Bang Theory, c’est au cubi de Chardonnay qu’elle trouve régulièrement la sagesse nécessaire pour résoudre ses problèmes personnels.
– si c’est un homme, il a intérêt à aimer le whisky Old fashioned ou « on the rocks », comme le Canadian Club de Don Drapper (Mad men). L’homme qui boit du vin, rouge bien sur, le fait aussi souvent plus pour séduire la partenaire convoitée en tête-à-tête dans un restaurant huppé ou exhiber son érudition.
Scénaristes de passage à Lille pour le festival, passez donc au magasin, maintenant qu’on a compris, on pourra vous conseiller !
Et ailleurs ?
Côté français, on vous a facilité la tâche pour mieux comprendre le lien avec le monde viticole grâce à la série Le Sang de la vigne. Le personnage principal de cette série policière, Benjamin Lebel, est oenologue et sa fille s’appelle Margaux ! Le spectateur revisite ses terroirs à coup d’épisodes au nom évocateur de « Vengeances tardives en Alsace » ou « Mission à Haut-Brion »… Ne manquez surtout pas « Ne tirez pas sur le caviste ! », un conseil fort apprécié chez nous.
En plus décalé, humour anglais oblige, vous pourriez juste profiter d’une dégustation de vin façon Absolutely Fabulous :
Ou si vous êtes amateur de spiritueux japonais, vous pourriez aussi vous plonger dans le « drama » Massan qui vous raconte l’histoire de Masataka Taketsuru, le fondateur du célèbre whisky Nikka, et de son histoire d’amour avec sa femme écossaise Rita.
De notre côté, on vous promet plein de rebondissements et sans cliché pour la saison 10 (déjà) des Vins d’Aurélien !