Voilà ce qui est magique avec un plat comme le risotto : une préparation de base simple, des ingrédients accessibles et des milliers de possibilités ! Parce que réussir ce grand classique n’est pas une mince affaire, il s’agit de lui trouver l’accord juste qui récompense les efforts en cuisine. Alors quel vin avec un risotto ? Place à la créativité !
Vin et risotto : la base
Difficile de faire le difficile avec ce plat généreux et ultra gourmand. Riz rond légèrement revenu et cuit par mouillages successifs, le riz possède alors une texture à la fois ferme et se gorge des arômes du bouillon. A ce stade il y a déjà une multitude de variations à composer sur le thème : premier mouillage au vin blanc ou rouge, bouillon de volaille, de légumes, pourquoi pas au fumet de poisson pour une version de la mer. Avec un léger ajout de parmesan en fin de cuisson, la liaison devient crémeuse à souhait !
Pour cette version de base, n’y allons pas par quatre “chenin”(sic), on sort un vin blanc frais et parfumé. Parce qu’on veut un peu de fraîcheur pour trancher la rondeur du plat, parce qu’on veut des arômes délicats mais bels et bien présents qui accompagnent la sapidité des bouillons en tout genre :
- En douceur : Pinot Blanc, Domaine Roland Schmitt, Alsace.
Des notes de fruits du verger, de fleurs blanches, légèrement toasté. On est bien.
- Plein d’énergie : Satellite Blanc, Olivier Techer, Bordeaux Entre-deux-mers
Toujours du fruit, une pointe d’agrume, rond, frais, acidulé. Mise en orbite assurée.
- En finesse : Bourgogne Blanc Les Méchalots, Sylvain Pataille, Bourgogne.
Légèrement gras en attaque suivi d’une tension ultra fine. Un Chardonnay d’équilibriste.
Alors je vous entends déjà : “Oui, mais moi je n’aime pas le blanc”. Ne vous inquiétez pas, cela arrive, et ce n’est pas grave. Parce que dans ces circonstances il est toujours possible d’aller chercher de la fraîcheur dans des rouges plutôt légers, aux fruits délicats. Et pour quoi pas un juteux gamay du beaujolais comme ceux de Karim Vionnet ? De quoi mettre un peu de Beur dans les pinards !
Et pour être complet, n’hésitez, mais alors surtout pas, à faire un tour dans le Jura : rouge (ploussard inside !), blanc (le savagnin ça va très bien) … peu de chance de vous tromper avec la finesse, l’élégance et la fraîcheur de ce terroir.
Et ensuite ?
C’est là que l’on commence à s’amuser.
On ajoute des champignons ? Sur, classique, efficace. On garde notre peloton de tête.
Une viande blanche ? Pas de soucis, les vigneronnes et les vignerons du sud-est (Agnès Henry-Hocquart, La Tour du bon Bandol blanc, Henri Milan, le Grand Blanc) couvrent vos arrières(-pays).
Truffe ? Quand ça se corse, on fait appel à Stéphanie Olmeta et ses Patrimonio.
Légumes, citron, herbes fraîches ? Taillez quelques tranches fines de fenouil pour parfaire l’accord avec le Pelissols Blanc de Vincent Bonnal et les autres grands faiseurs de vins du Languedoc qui savent maîtriser leur climat !
Pour les explorateurs du goûts
Alors quels “autres” vins avec un risotto ? Pour les amateurs de sensations, voilà quelques pistes :
Les bulles ! Pour jouer la carte de l’effervescence de bout en bout, voilà la formule secrète : Risotto au champagne + Gambas = Les Murgiers de Delphine Boulard. Un sommet de classe et d’élégance !
Un saké bien sur ! Pourquoi se priver de marier un plat de riz avec un “vin” de riz ? Car oui le saké (le véritable saké japonais) n’est pas un alcool distillé mais fermenté au même degré que le vin. Privilégiez un Junmaï avec un peu de caractère. Notre Amabuki Yamahai (à base de riz Omachi et fermenté avec des levures extraites d’oeillet d’inde) fera des merveilles.
Vous l’aurez compris, difficile de s’ennuyer avec ce plat emblématique. Chaque petit changement dans la recette, chaque nouvel ingrédient apportera sa touche à votre plat et vous ouvrira à coup sur un terrain d’expérimentation quasi illimité d’accords pour trouver quel vin avec votre risotto.
Bonne dégustation !